11 MARS 2015 – 19 participants
GMT : le guide fait par Louis est disponible sous forme de dossier papier à la Fédération. Pour ceux qui le souhaitent nous le diffuserons par mail. Louis nous en rappelle les grands chapitres.
Négociations entre Commission européenne et Etats Unis. Dans ce marché le milieu agricole va être le plus pénalisé car plus de limites aux importations, les petites entreprises ne pourront plus rivaliser et des milliers de petits agriculteurs ne pourront plus vivre. Les aides agricoles sont conditionnées au respect des normes et sans normes plus de subventions. Abolition de toutes les normes et privatisation des services publics. Uniformisation des produits. Le libéralisme : une idéologie, une croyance, une religion. Liberté totale pour les investissements, y compris contre l’avis des citoyens, des autorités, des états, des politiques. Juridiction privée, arbitres médiateurs en cas de conflit entre multinationales et états. Même au Parlement européen la tendance est en faveur du traité tel qu’il est. Il y a quand même des réactions, en France, en Allemagne. Du coup Angela Merkel et François Hollande ont envoyé une lettre à la commission européenne qui dénonce toutes les normes qui devraient disparaître et la liberté des investissements. L’Europe a accordé une standardisation des normes mais ce sera difficile sur l’alimentation, les médicaments. Sur les investissements, en cas de procès entre état et multinationales possibilité de faire appel. Mais auprès de qui ? Ce seront toujours des juges libéraux, privés, qui jugeront en appel.
UP Annemasse : projet de grande réunion à la rentrée avec des personnes importantes qui suivent et travaillent sur cette affaire. (ATTAC, Susan George …) organisation avec la Fédération et les autres UP locales.
Elections départementales : nouveau découpage des cantons 17 au lieu de 34. Même nombre de conseillers car 2 dans chaque canton, un homme et une femme. Redécoupage du territoire qui choque car on n’aime pas les changements mais c’est assez intéressant. Les cantons n’ont pas été modifiés depuis leur création par décret le 22 décembre 1789 et pourtant ils ont subi des changements très importants : exode rural, nouvelles villes, industrialisation, ce qui a créé un déséquilibre entre eux, des cantons avec 80 000 habitants pour moins de 10 000 pour d’autres. Il s’agit donc de cantons plus grands, mieux équilibrés entre 40 à 45000 habitants, avec un mélange de ruralité et d’urbanité. 34 Conseillers départementaux qui ont un travail considérable, des compétences dont on n’a pas toujours conscience quand tout va bien. Ces compétences concernent collèges, routes départementales, RSA, APL, allocation dépendance, maisons de retraite, politique de l’enfance, demandeurs d’asile. Tout cela est géré par une dizaine de commissions au sein du Conseil Général. Les recettes : taxes d’habitation, communes, collectivités, état. Cette réforme, discutée au niveau de l’Assemblée nationale et du Sénat et par laquelle l’Assemblée Nationale voulait modifier toutes les compétences, au final ne change pas grand-chose. Par exemple on garde les départements. Mais un changement est tout de même positif : les collectivités, région, département, communes … se partageaient bien souvent les mêmes compétences, aujourd’hui une compétence est donnée à une seule collectivité, ce qui est plus rationnel et cohérent. Une autre chose concernant ces élections départementales est la montée en puissance du FN. Pourquoi se bat-il autant pour avoir des postes et des responsabilités au niveau du département ? Il surfe sur la misère des gens, chômage, pauvreté, immigration, aides sociales. IL met dans la tête des gens que les aides devraient être réservées aux Français, alors que ce sont bien des Français qui en profitent et qui pourtant parce qu’ils sont pauvres et instrumentalisés votent pour le FN. S’il prend la responsabilité d’un département, on verra tout ce qui va être supprimé et justement aux plus pauvres.
Grèce : doit trouver avant fin mars 6 milliards d’€ qu’elle n’a pas. Les ministres essayent d’avoir une réduction de leurs intérêts et un rachat d’une partie de leur dette. Ils demandent au FMI, BCE et Commission européenne d’être moins exigeants en matière d’austérité – Baisse des retraites, plus d’aide, …
Le 9 mars réunion pour expliquer les réformes qu’ils envisagent et comment ils vont procéder. Résultat : ils n’ont plus le droit d’employer le terme « troïka » mais de parler des institutions. Le prêt de 7 milliards promis pour le 28 mars est suspendu à un calendrier précis des résultats des réformes annoncées et donc ils ne pourront pas rembourser les 6 milliards le 31 mars.
Réflexions sur les dettes : les pays ont toujours été endettés. Pourquoi les 30 pays d’Europe sont-ils endettés tous en même temps ? C’est parce qu’ils sont tous entrés dans une logique libérale en même temps. Le système a fait que ce sont les citoyens qui payent les erreurs des organismes privés, les banques par exemple.
Des textes disent pourtant que personne n’est obligé de payer les dettes (dettes d’États et non de particuliers).
Dans les temps anciens, on tuait les créanciers donc plus personnes à qui payer les dettes. Ensuite on adopte une façon moraliste d’obliger à rembourser la dette, une obligation éthique. D’autres façons, des diktats : « La Grèce doit payer, ce sont les règles ». « La Grèce doit payer, vos élections n’y changeront rien ». Lagarde : « La dette est une dette, elle se paye ».
Que pense l’ONU du paiement de dettes qu’elle considère comme indues : dettes « odieuses » soit emprunt réalisé « par des pouvoirs despotiques ». Dettes « illégitimes », soit contractées « sans tenir compte de l’intérêt général de la population ». Article 55 de la Charte de l’ONU, on engage les États à emprunter « pour favoriser le relèvement du niveau de vie, le plein emploi et les conditions de développement ». Pour l’ONU, le remboursement des dettes n’a jamais été un principe absolu mais doit être juste et proportionné.
Exemples de traitement des dettes dans le temps :
en 1869 : les Etats Unis après la guerre civile, le gouvernement décrète que la dette confédérale est nulle.
En 1883, le Mexique endetté avec des paysans qui se révoltent : le pays répudie les dettes contractées entre 1857/1860 et 1863/1867
1902/1903. Le Venezuela décrète une loi qui abolit la dette mais les flottes britanniques, allemandes et italiennes imposent un blocus naval.
1919 Pologne, le Traité de Versailles annule la dette réclamée par l’Allemagne, la Prusse et Varsovie
1922 Costa Rica endetté : la Cour suprême américaine juge l’endettement par rapport à l’Angleterre excessif car faite au détriment de la population.
1991 Pologne à l’arrivée de Lech Walesa : tous les créanciers réduisent la dette de 50 %
1996 : FMI et BM lancent une initiative envers les pays pauvres et très endettés pour réduire l’endettement de certains pays de 15 à 25 %
2008 : Islande : mobilisation énorme de toute la population, démission du président, démission du 1er ministre. Et les nouveaux élus annoncent qu’ils ne règleront pas la dette et c’est accepté.
Pour réfléchir : 1953, l’Allemagne très endettée se plaint de sa condition. 21 pays créanciers se réunissent et décident de sauver l’Allemagne avec une réduction de 50 % de la dette. L’engagement de remboursement dans 8 mois est étalé sur 5 ans et on supprime 90 % de ce qui est du pour dommages de guerre. Et la Grèce était un de ces pays créanciers.
Ce traitement différencié de la dette doit nous faire réfléchir au fait que l’on veut faire entrer dans les consciences que le remboursement de la dette est une obligation et c’est gagné car dans les esprits des Européens, la Grèce doit rembourser malgré toutes les souffrances de sa population.
Et pourtant les fonds de la BCE sont illimités. La BCE pourrait prendre à son compte une partie des dettes et c’est ce qui est en discussion actuellement.
Voyages PARIS : 20-24 mai 2015
Voyage HONGRIE : 20-27 juin 2015
Louis CAUL-FUTY Françoise SURETTE
Extraits d’un article du Monde en date du 15 mars 2015 : « Alors que, au niveau national, Marine Le Pen pourfend toute politique de rigueur, le FN fait campagne sur sa capacité à faire des économies. Même si les situations des départements sont différentes, les candidats frontistes ont tous le même programme et les mêmes priorités : « Maintien des services publics départementaux, politique en « faveur des anciens ». Promesse d’une « gestion saine de l’argent public » et « la stabilisation puis la baisse de la fiscalité départementale ». Où trouver les économies ? « Chasse aux abus en matière de RSA. Il ne faut pas confondre solidarité et assistanat». « On pourra signaler à la CAF les abus ». Autres postes visés « les subventions aux associations » et notamment « les associations communautaires ». « Cependant, tous les responsables du FN en conviennent : les choses mettront du temps à se mettre en place et le quotidien des administrés ne changera pas du jour au lendemain». Franck Briffaut, maire de Villers-Cotterêts et candidat dans l’Aisne, résume l’état d’esprit à la veille du scrutin départementale : « C’est quand on pourra faire passer des lois, mettre en place la préférence nationale que les choses bougeront. Notre stratégie d’aujourd’hui est celle d’un repositionnement, dans le cadre d’une prise globale du pouvoir. En attendant, on ne peut agir qu’à la marge». En résumé : gagner localement pour préparer les victoires nationales ».
Abel Mestre