Fille des Lumières et figure annonciatrice du romantisme, Mme de Staël écrivit quelques livres majeurs - essais, romans – à l’aube du XIX° siècle qui lui valurent l’admiration des meilleurs esprits européens de son temps et l’hostilité de quelques autres, dont Napoléon, qui voyait en elle l’incarnation d’une insupportable résistance intellectuelle à son autorité. Ne disait-il pas de cette importune : « Cette femme apprend à penser à ceux qui ne s’en aviseraient point, ou qui l’auraient oublié » ? Mme de Staël n’est-elle plus pour nous qu’un nom dans l’histoire littéraire et l’histoire des idées ? Nous pourrions pourtant nous retourner avec profit vers cette riche personnalité qui sut « cultiver les lettres » en femme supérieure, et conjuguer vie amoureuse et vie intellectuelle sous le signe de la liberté.