Récits de voyages sur les deux rives de l’Atlantique, XVIè-XVIIIè siècles
Les grandes découvertes (Colomb, Magellan, Vasco de Gama), essentiellement motivées par des objectifs commerciaux et politiques, bouleversent la connaissance du monde et des humains qui le peuplent. Presque immédiatement, on passe à la phase d’ « exploitation » qui se développe partout du XVIè au XVIIIè siècle : or, épices, esclaves, denrées coloniales : l’exemple le plus connu est le grand essor des relations triangulaires entre l’Europe, l’Afrique et l’Amérique.
Qu’est-ce qu’un voyageur dans ces régions durant ces deux siècles ? Soldats, marchands, membres d’expéditions conquérantes, ou de sociétés savantes, missionnaires, mais aussi innombrables anonymes.
Certains ne voient pas leur voyage suivre la tournure prévue. Isolés, vulnérables, les voilà un jour « déroutés » dans les deux sens du terme, non plus conquérants d’espaces nouveaux, mais au contraire minoritaires, dominés, ne songeant qu’à sauver une expédition du désastre ou tout simplement leur vie au milieu de populations aux mœurs inconnues ou inquiétantes. C’est cette sorte d’ « infériorité » qui change leur regard et donne à leur témoignage le plus grand intérêt car ils nous permettent d’approcher des sociétés, des cultures, une nature non encore happés par l’extermination, le colonialisme ou le saccage.
D’autres récits de la fin du XVIIIè siècle au contraire, mais tout aussi déroutants pour nous, nous mettent en situation de comprendre, même s’il est encore bien hasardeux de s’y aventurer, comment deux continents « autres mondes » ont pu devenir un temps « tiers mondes ».
Six récits authentiques :
vus le trimestre précédent :