« On a cru dans les années 70 qu’il existait de nouvelles manières de regarder et d’aborder le monde. Qu’en est-il de ces sentiers parallèles, ces voies détournées explorées à l’époque dans le désarroi des politiques et la fascination des sociologues ? Depuis, chacun le sait, la crise est venue. Le chômage s’est durablement installé. Les rêves et les utopies ont été remisés au placard. La pensée égalitaire n’a cessé de perdre du terrain. Qu’en est-il de ce monde sans rêve et sans perspectives où les jeunes bataillent, oscillant entre les clameurs structurantes du religieux et celles, illusoires, impitoyables, de la mondialisation et du profit ?
A partir d’un film passionnant écrit et réalisé dans un collège défavorisé de Vaulx-en-Velin (Ne parlez pas d’amour), à partir également de mon dernier ouvrage, L’homme qui marche (Le mercure de France, 2014), où j’explore la destinée d’un homme trouvant dans la marche une forme de sagesse et de bienveillance, je voudrais regarder ce qu’il reste d’utopies dans notre société, de trajets exaltants, de chemins de traverse. »