Jean-Christophe Rufin a suivi à pied, sur plus de huit cents kilomètres, le «Chemin du Nord» jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle. Beaucoup moins fréquenté que la voie habituelle des pèlerins, cet itinéraire longe les côtes basque et cantabrique puis traverse les montagnes sauvages des Asturies et de Galice. «Chaque fois que l’on m'a posé la question : "Pourquoi êtes-vous allé à Santiago ?", j'ai été bien en peine de répondre. Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet sinon pour vertu de faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voilà tout.»
"En fait, l'écrivain a compris que cette voie usée par le piétinement sourd des légions de fidèles, dans le ressassement des siècles, possédait un véritable génie : celui de faire oublier au marcheur les raisons qu'il a de s'y engager. C'est même sa principale vertu : «On est parti, voilà tout.» Tel Diderot dans «Jacques le fataliste», l'auteur y puise la matière d'un formidable divertissement philosophique. La leçon de ce «Jacquet le fataliste» serait qu'on s'allège, en marchant, de tout ce qui afflige et pèse, les illusions, les mensonges, les duperies. «C'est bien pour cela que, d'ici peu, je vais reprendre la route», conclut Jean-Christophe Rufin." (Jean-Louis Ezine - Le Nouvel Observateur du 9 mai 2013)
Venez sur le Chemin suivre ce marcheur de longue haleine, ce « clochard céleste ».
Collation et dédicace à la fin de la conférence – Vente des livres assurée par CULTURA