Depuis son accession à l’indépendance en 1960, l’histoire politique et institutionnelle de la Centrafrique est jalonnée de crises militaro-politiques. Des coups d’Etats à répétition, mais la crise actuelle (2012) s’est démarquée des autres. Le 24 mars 2013, une coalition rebelle à majorité musulmane dénommée Séléka (alliance en sango) entre à Bangui, le Président de la République François Bozize est chassé du pouvoir et le chef rebelle Michel Djotodia s’autoproclame Chef de l’Etat. S’en suit une série de violations graves, systématisées et généralisées des droits de l’homme dans tout le pays. En décembre 2013, une milice d’autodéfense s’est constituée pour s’opposer aux exactions de la Séléka, il s’agit des Antibalaka («invulnérable aux machettes »). Et donc, deux groupes illégaux psychopathes qui se combattent : les Séléka à majorité musulmane et les Antibalaka, improprement qualifiés de « milice chrétienne » or vraisemblablement des animistes. Ils sont soupçonnés d’avoir commis des crimes graves en Centrafrique. La situation sécuritaire est tellement grave que les organisations internationales comme l'ONU et l'UE, mais aussi certains Etats européens comme la France ont décidé de déployer des forces militaires pour protéger la population, car l’armée nationale centrafricaine a été dissoute par les rebelles musulmans. Malgré l’effectif très important de ces militaires engagés en Centrafrique, les milices ne sont pas désarmées. Ont-ils été dépassés par la gravité de la crise ou s’agit-il d’une absence de volonté politique ?
Ces interventions étrangères ont-elles été menées dans un but purement humanitaire comme laissent croire les décideurs ou pour la protection de leurs intérêts en Centrafrique ? Si oui, quels sont ces intérêts ?