« Si on regarde à court terme, on a l’impression que le sort des femmes n’évolue pas, voire régresse. Si on prend de la hauteur, on voit qu’en quarante ans il y a eu plus de progrès qu’en quatre mille ans. » Ces mots sont ceux d’Antoinette Fouque, psychanalyste et pilier historique du Mouvement de libération des femmes, le MLF. Ces mot sont-ils toujours d’actualité, plus de quarante ans après les avancées spectaculaires des années 70 – droit à l’avortement, droit à la contraception, criminalisation du viol ? Il est vrai qu’en cent ans, les femmes ont lutté et obtenu le droit de vote, le droit d’être élues, le droit de travailler sans l’accord de leur mari, le droit de choisir leur contraception, le droit d’avorter si elles le veulent, le droit de porter plainte contre leur époux pour viol conjugal. La parité les a imposées en politique. Alors, quoi ? Où se nichent les nouveaux enjeux du féminisme et de l’égalité femmes-hommes, à l’heure où des personnalités aussi variées que les Femen, les Pussy Riot, Justin Trudeau, Beyoncé ou Hilary Clinton brandissent le mot en étendard ? Pop féminisme, féminisme islamique, féminisme inter-sectionnel : de nouveaux mots sont apparus dans les livres, les médias, les bouches des militants.es. Ils montrent que ce mouvement est un mouvement hétéroclite et surtout vivant alors que des mouvements réactionnaires sont toujours à l’œuvre, en France, aux Etats-Unis, en Espagne et ailleurs, afin de contrôler encore et toujours les femmes, leur corps et leurs droits. Et le ralliement de certains hommes à la « cause des femmes » montre que l’égalité entre les sexes est l’affaire de tous.
Le livre : Les 30 féministes que personne n’a vus venir.