Après le coup d’Etat manqué du 15 juillet 2016, la Turquie traverse une période complexe. Sur le plan intérieur, pour en finir avec le mouvement Gülen (accusé d’avoir été le cerveau du coup d’Etat), le président Recep Tayyip Erdo?an et son gouvernement se sont lancé dans une épuration sans précédent de l’administration et de la société. Face à ce « grand nettoyage », l’Union européenne (UE) peine à se positionner et se voit reprocher par Ankara son manque de soutien lors du putsch. Sur le plan européen, la Turquie demande aussi à Bruxelles de tenir les engagements pris dans le cadre du règlement de la crise des réfugiés, notamment de lever l’obligation de visa affectant les ressortissants turcs souhaitant se rendre dans l’espace Schengen. Mais, depuis le Brexit, le gouvernement turc menace par ailleurs Bruxelles de renoncer à sa candidature à l’UE. Sur le plan international, Ankara essaye de sortir de l’isolement dans lequel l’avait plongé les déboires de sa nouvelle diplomatie des années 2000. Cela a conduit l’armée turque à intervenir dans le nord de la Syrie, en août 2016, notamment pour chasser l’Etat islamique de sa frontière, mais aussi pour empêcher les Kurdes syriens du PYD de s’installer sur la rive occidentale de l’Euphrate. Ces événements viennent rappeler que sur tous les plans, la question kurde reste l’enjeu majeur de la Turquie contemporaine...
Cultura sera présent pour la vente et dédicace des livres de Jean Marcou