« On utilise 10 % de son cerveau », « Tout se joue avant six ans », « Le cerveau gauche est rationnel, le cerveau droit intuitif », « Les femmes sont multitâches car leurs deux hémisphères cérébraux sont mieux connectés ». Qui ne connait ces croyances erronées mais largement répandues sur le fonctionnement du cerveau ? Comme les mythes de l’antiquité ces neuromythes fournissent une réponse simple mais dénuée de fondement à des questions complexes. Ils résultent souvent d’une distorsion grossière des faits scientifiques originaux. A la genèse de ces neuromythes contribuent les chercheurs eux-mêmes lorsqu‘ils publient des résultats d’une fiabilité statistique insuffisante ou les interprètent avec un a priori en tête ainsi que les journalistes des revues dévulgarisation scientifique lorsqu’ils proposent des titres accrocheurs mais abusifs, rapportent les données de façon approximative, simplifient à outrance, déforment les résultats ou en exagèrent la portée. Enfin en acceptant de véhiculer les neuromythes sans les soumettre à un examen critique nous contribuons tous à leur persistance.