L’espace public est un lieu d’échange fondamental en démocratie.
Or cet espace semble aujourd’hui gangrené par la prolifération de mensonges qui heurtent l’opinion publique et engendrent une suspicion grandissante à l’égard de la classe politique et des médias. Mais ce sentiment est-il fondé ? La question n’est pas nouvelle et peut-être ne ment- on pas plus aujourd’hui qu’hier : les réseaux sociaux et les nouveaux médias constituent seulement une formidable caisse de résonance qui répercute aux quatre coins de la planète le moindre faux pas d’un homme public. Il y a pourtant de la nouveauté dans la pratique du mensonge : fake news, faits alternatifs, ces termes indiquent clairement que le menteur public est aujourd’hui décomplexé et que, du même coup, cette pratique se banalise ou se normalise ce qui, à l’avenir pèsera très lourd sur le fonctionnement des démocraties : comment vivre ensemble dans un monde où la distinction entre véracité et tromperie devient impossible à discerner ? L’urgence est donc de comprendre cette banalisation du mensonge dans l’espace public et de chercher des parades face à ce péril qui rend difficile l’exercice serein de la citoyenneté.