Conférence animée par Gérald Richard
La Haute-Savoie a été, dans la seconde partie du XXe siècle, grâce à son industrie florissante et son tourisme en plein essor, une terre d’accueil pour des milliers de travailleurs venus des quatre coins du monde.
Alors comment imaginer que dans la seconde moitié du XIXe siècle, la situation était exactement l’inverse?
Dans les villages de Haute-Savoie, on est paysan et on vit comme l’on peut avec les produits de la ferme. Dans les vallées, on s’essaye en même temps à l’horlogerie dans des journées dont on ne compte pas les heures. Dans les villes, où les mendiants sont à tous les coins de rue, on envoie ses enfants à l’usine à peine leur dixième anniversaire passé.
Les Savoyards vont donc s’exiler. Ils connaîtront les difficultés de l’acclimatation à de nouveaux pays, la confrontation avec des populations locales, les moments de doute et de désespoir en pensant au pays natal. Parmi tous ces hommes qui, un jour, sont partis vers un ailleurs meilleur, un grand nombre a traversé la Méditerranée pour s’installer en Algérie. Ils vont former des villages en terre algérienne dont le village de Faucigny.