La vie de Marianne Cohn. Marianne Cohn, jeune juive allemande émigrée en France, héroïne et martyre de la résistance contre le plan nazi d’extermination des juifs, est une figure historique exemplaire par son engagement et sa détermination. Mais elle n’a pas agi seule : il faut replacer son action au sein de la lutte qu’ont menée les mouvements juifs d’autodéfense et de résistance contre la barbarie de l’occupant, en parfaite association avec des personnalités non juives de la résistance locale, comme le maire d’Annemasse Jean Deffaugt.
Sous la direction de son chef Emmanuel Racine et en association avec Georges Loinger (leader de la résistance de l’OSE, œuvre médico-sociale juive basculée dans la résistance) et avec les Eclaireurs israélites de France, elle conduira à la frontière genevoise neuf convois d’enfants. L’action combinée de ces organisations a sauvé vers la Suisse 539 enfants juifs entre mars et juin 1944, après en avoir déjà sauvé le même nombre l’année précédente ; on a pu déterminer que Marianne elle-même a conduit 207 enfants vers la frontière salvatrice, avant d’être arrêtée, le 31 mai, avec son neuvième convoi. Même en prison, cependant, elle gardera courage et optimisme, jusqu’à sa brutale fin tragique.
La mort de Marianne Cohn. Marianne Cohn a été assassinée, vraisemblablement le 8 juillet 1944, en compagnie de cinq compagnons d’infortune. Les circonstances de sa mort, ainsi que ses meurtriers sont restés jusqu’alors peu connus, tout comme les raisons qui justifiaient l’emprisonnement des autres victimes puis leur exécution, Marthe-Louise Perrin, Félix Debore, Paul Regard, Julien Duparc et Henri Jaccaz. Une enquête policière conduite après la Libération permet d’en savoir un peu plus sur ce crime de guerre, commis à Ville-la-Grand.
En partenariat avec le service culturel de Ville-la-Grand.