Soirée poétique et musicale. Maurice Simon lira ses propres textes extrait de son recueil de poésies et Lisa Piazza l'accompagnera en musique.
Lieu : Espace Bar. Séance de dédicace. Participation au chapeau. Collation offerte.
Du « Je t’aime » au « J’aimais »
"Nous nous sommes trop aimés Et sans doute trop mal, À nous en épuiser Et à en perdre l’âme.
Nous aurions dû compter Un peu plus chaque jour, Pour pouvoir épargner Des demains, Des toujours.
Nous étions passionnés, Pas assez économes, Et avons dépensé Tout notre amour en somme.
C’est étrange parfois, Et déroutant aussi, Ce sentiment qu’on a D’avoir déjà tout dit.
Te souviens-tu parfois De nos conversations, De cet oubli du « moi » Au temps de la passion ?
Peut-on y croire encore Tandis que des silences, Insidieux, indolores, Affichent nos indigences ?
Que s’est-il donc passé Pour que s’épuisent ainsi, Ces promesses échangées Qui maintenant ont fui ?
Pourquoi n’ai-je pas senti Que les choses changeaient ? Tu t’étais assagi, Et moi je m’isolais.
Je me souviens combien J’aimais à te surprendre, En nos jeux libertins Et toujours très tendres.
Lorsque tu t’absentais, Je souffrais en silence, Tes regards me manquaient Dans leur belle éloquence.
Comment te dire le spleen Qui m’envahit parfois Et qui creuse un abîme Au plus profond de moi ?
Je ne t’en veux pas tu sais, Tu n’es pas responsable ; Du « je t’aime » au « j’aimais » Le temps seul est coupable.
Parviendras-tu à dire Ce qu’au fond tu ressens, Cette souffrance bien sûr, Et puis ce soulagement ?
Je ne te juge pas, Car je sais qui tu es, Et des hommes comme toi, Il y en a peu, c’est vrai.
Tu possèdes une belle âme Dont elle profitera, Et j’espère que cette femme Elle aussi t’aimera.
La vie est chose cruelle Qui brise les rêves d’enfants, Et emporte sous son aile Les amours des grands.
Comme tu peux t’en douter, Je referai ma vie, Comme une nécessité Quand je serai guérie.
Il est beaucoup trop tôt Pour que je parle d’amour, Mais saurai aussitôt Deviner son retour.
Le monde a bien changé Et c’est tant mieux ainsi, On n’est plus condamnée À faire semblant à vie".