« Grande démission », « quiet quitting », « fatigue » et « paresse » des Français, burn out, bore-out, succès du télétravail…Un « nouveau rapport au travail » est-il en gestation ? S’agit-il des prémices d’une révolution durable, d’un changement définitif de notre rapport au travail ou simplement d’un effet de conjoncture, avec marché du travail caractérisé par des milliers d’emploi non pourvus et un chômage en recul et après une crise sanitaire qui a invité au questionnement ? On dit souvent que nous serions à la recherche de « sens dans notre travail » Qu’est-ce qu’un travail qui a du sens ? Pourquoi soudain cette quête de sens ? Qu’est-ce qui a changé dans le monde du travail et (au-delà) pour que cette question se pose tout à coup ? On laisse entendre également que la valeur travail ne serait plus ce qu’elle était. Pourquoi serait-elle devenue moins centrale ? Comment relier cette moindre centralité du travail dans nos vies à la montée de l’individualisme, au phénomène « d’accélération », à la civilisation des loisirs, à la crise climatique, à la contestation d’une réforme des retraites. Est-ce que l’on ne surestime pas l’importance de ces changements ? Ne confondons-nous pas « paresse » et « fatigue » ? Emplois non pourvus et refus de travailler ? La « paresse » des uns ne fait-t-elle pas prospérer un nouveau prolétariat qui cache mal des formes adoucies et masquées d’esclavage moderne ?