"Les grandes encres que Claire Chesnier a déployées sur fond de papier coton, à l’aide de mouvements de brosse réguliers, se sont mues et diffusées en subtiles variations à travers les fibres du support. D’apparence dépouillée, elles procèdent par déposition, invitant la peintre à se laisser guider par la matière (vivante, assurément) et composer avec ce corps étranger. Sa démarche est donc autant éthique qu’esthétique. Dans ces surfaces qui ne manquent pas de faire penser, sous un angle plus géologique, à des infiltrations de sols, les nappes colorées s’étendent en variations infinies, diluant l’ascendance de l’acte créateur et laissant place aux événements picturaux. Ce sont, tout d’abord, les directions que prennent les pigments, au chromatisme instable… continuant d’évoluer jusqu’au séchage définitif de l’encre."
Antoine Camenen.