Marc Gindre, ancien professeur en Sciences Economiques et Sociales.
« Avant », c’était simple : on se mariait, on faisait des enfants (que l’on avait plus ou moins désirés). Et, heureux ou malheureux, on attendait
leur départ et on attendait… que le décès du conjoint. Je caricature à peine. Il n’en est plus du tout de même aujourd’hui. Ce ne sont pas
seulement nos vies numériques et la banalisation du divorce qui ont redessiné nos vies amoureuses. De #Metoo au mouvement LGBT, de la PMA
au mouvement « asexuel » et au mouvement de déconstruction des rôles genrés, ce sont les fondements du couple et de la famille qui semblent
ébranlés.
Certains sociologues anticipent la « fin de l’amour », « la fin du couple », d’autres la fin du patriarcat… Il est tentant de voir dans ses
tendances protéiformes, les prémices d’une mutation possiblement anthropologique et donc extrêmement sérieuse.