Marc Gindre ancien professeur en Sciences Economiques et Sociales.
La notion de consentement a surgi brutalement dans le débat avec la « révolution sexuelle » déclenchée par le mouvement #MeToo. Mais, le fait de consentir, c'est-à-dire de ne pas s’opposer à une décision, ne se limite pas aux relations sexuelles. Dans le monde qui est le nôtre, il faudrait aussi consentir à renoncer à un certain mode de vie, pour tenter de repousser les périls environnementaux qui nous menacent. Ce consentement ne va pas de soi. Et, dans une démocratie, il s’agit de consentir à payer l’impôt, à tenir compte des besoins et souhaits des autres, voire à se soumettre à la décision publique lorsqu’elle est approuvée par une majorité politique. Certains mouvements sociaux semblent démontrer que ce consentement-là non plus n’est pas acquis. En revanche, nous emblons avoir moins de scrupules à consentir à faire des efforts parfois démesurés pour modeler notre corps, pour « réussir dans la vie » … Et nous acceptons sans trop de scrupules de renoncer à une certaine autonomie en devenant esclaves de nos applications, en « vendant » nos données personnelles, en soumettant certains de nos choix à des algorithmes. Et nous semblons prêt à renoncer à une partie de notre liberté, en nous livrant corps et âmes à des caméras de surveillance et à des « intelligences » artificielles, au nom d’une sécurité en partie illusoire … Etrange paradoxe qui invite au débat.
Place du Porte Bonheur Ville-la-Grand. 4ème étage Entrée libre. Chapeau